Pétition européenne : Aucun Profit sur la pandémie
À l’heure où le gouvernement annonce les premiers vaccins pour les personnes fragiles contre la Covid-19, les débats se multiplient autour des enjeux financiers et sanitaires que soulève aujourd’hui la vaccination. Cette dernière fait de plus en plus l’objet de défiance alors même qu’elle a permis d’anéantir de nombreuses maladies par le passé. La CGT souhaite ici mettre en lumière les causes de cette crise de confiance et propose des solutions collectives pour les combattre et sortir vers le haut de cette situation. Avant tout, la CGT revendique plus de transparence et plus de régulation du secteur pour rétablir la confiance des citoyens envers les vaccins.
Pour la CGT, la vaccination reste le meilleur moyen de lutter contre les épidémies afin de protéger collectivement les populations. Le vaccin doit être gratuit pour tous, mais il faut d’abord mettre en place les instances de gestion à l’abri du marché et avec l’intérêt patient-citoyen et populations comme unique objectif. Cette vaccination ne peut se faire dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix. Il doit y avoir une transparence des pouvoirs publics qui doivent exiger que les vaccins comme les médicaments soient considérés comme biens communs et ne doivent pas faire l’objet d’enjeux financiers.
Dès lors, la CGT demande de lever la propriété privée sur les brevets qui empêche la diffusion des vaccins tout en étant le support de profits indécents. Elle revendique une obligation légale pour tous les laboratoires pharmaceutiques de partager leurs connaissances, la propriété intellectuelle et les données relatives, mais aussi d’être transparents à la fois sur les contributions publiques, les coûts de production et les clauses d’accessibilité, et sur les protocoles de contrôles sanitaires.
La Sécurité sociale ne doit pas financer la course aux profits et les actionnaires de laboratoires privés. Comme elle a déjà financé la recherche et les investissements, elle ne doit payer que les coûts de production des vaccins.
Les états doivent aussi s’organiser au niveau européen et au niveau mondial, avec l’OMS, pour que les vaccins et traitements puissent être distribués de manière égalitaire dans le Monde et que la production de médicaments et de vaccins au niveau local n’implique aucune pénurie. Une première étape serait d’augmenter immédiatement le budget de l’OMS qui organise en plus de ses autres missions la vaccination et l’offre de soins dans les pays pauvres. Son budget, en baisse depuis 2016, aujourd’hui d’à peine 5 milliards est dérisoire comparé par exemple aux 4 milliards de dividendes distribués par l’entreprise Sanofi en 2019 !
Pour la CGT, à partir du moment où l’État investit, la régulation doit passer par un pôle public de santé intégrant les industries de santé, avec une gouvernance démocratique regroupant tous les acteurs, patients comme travailleurs du secteur, soustrait de toute mainmise des laboratoires privés et des entreprises d’assurance et de la logique capitaliste de retour sur investissements pour les actionnaires. Les vaccins, comme les médicaments ne devraient pas être des marchandises, ils sont un bien commun de l’humanité. La santé ne doit pas être le support de profits privés. Opposons la démocratie sociale à la loi du marché !
Pour que ces questions soient débattues à la commission européenne, la CGT est engagée avec une large coalition d’ONG, d’associations, de syndicats et d’experts de la santé au niveau européen dans l’Initiative citoyenne européenne (ICE) « #Right2cure : Pas de profit sur la pandémie ». En récoltant 1 million de signatures dans au moins 7 pays européens, nous pourrons exiger que soit débattu à la commission européenne un changement législatif concret sur ces questions.
Pour signer et discuter de cette pétition au sein de vos organisations voici le lien français : https://noprofitonpandemic.eu/fr/